Figure incontournable de la poésie haïtienne, Oswald Durand est considéré comme le poète le plus célèbre d’Haïti. Fondamentalement poète, l’homme qui a su manier sa plume autant que sa langue a été tour à tour ferblantier, journaliste, professeur, directeur de lycée, député, secrétaire du conseil des ministres.
Né au Cap-Haïtien, le 17 septembre 1840, Alexis Oswald Durand n’a pas eu une enfance facile rapporte Pradel Pompilus dans son manuel illustré de la littérature haïtienne. C’est à peine s’il fréquenta l’école quelques années. Jeune, entre les soucis de l’existence et son métier de ferblantier à Saint-Louis du Nord ; l’homme a fait choix du livre pour se libérer et recréer à volonté ses univers. Très jeune, soit à 16 ans, il commence à publier ces vers et se positionner comme poète. Il fréquenta Demesvar Delorme et collabora à son journal L’Avenir.
Député en 1885, réélu six fois, Oswald Durand sera même, en 1888, président de la Chambre. Cette année-là, à Paris, Durand est reçu en triomphe à la Société des gens de lettres par François Coppée. Il est mort à Port-au-Prince, le 22 avril 1906.
Oswald Durand, la poésie souffle de liberté
Oswald Durand est le premier grand poète de la littérature haïtienne. Il a été reconnu pour son apport à la littérature dès son vivant. Il faut considérer une double approche l’une autant importante que l’autre. Oswald Durand a su s’imposer d’abord comme le premier des poètes haïtiens et qu’il est aussi le premier à avoir écrit un poème en langue haïtienne (le créole) dont la célébrité dépasse les frontières d’Haïti. Choucoune !
Ecrit en prison à cause de sa prise de position politique, Oswald Durand, du fond de sa cellule, libre de ses émotions a produit le premier des écrits en créole à toucher autant de personnes d’horizons différents. « Choucoune » ! se présente comme une simple fable qui fait le point, de manière émouvante, sur la complexité des rapports amoureux quand l’aliénation collective s’en mêle. Longtemps avant que Francis Bebey, dans Le fis d’Agatha Moudio, ne vienne reprendre le même thème, Durand aura su apporter au traitement de ce thème complexe la largeur de vue qui fait prendre de l’altitude à son texte; écrit Maximilien Laroche à propos de ce texte qui a su traverser les âges.
L’œuvre d’Oswald Durand témoigne de l’amour du poète pour sa patrie, sa nostalgie d’homme mais surtout sa liberté. Son poème « Ces Allemands », est resté vivant comme une protestation contre ces violations de la souveraineté nationale dont les Haïtiens se sentaient victimes ouvertement ou sournoisement. Il se retrouve aussi à pleurer et attirer le regard sur les cocotiers du cap et ses environs frappés par une maladie qui les détruisit en 1880.
Oeuvres Principales:
Poésie:
- Rires et Pleurs (1ère partie : Poèmes, Élégies, Satires, Odelettes). Paris: Éditions Crété, 1896.
- Rires et Pleurs (2ème partie : Fleurs des mornes, Refrains, Nos payses, Contes créoles). Paris: Éditions Crété, 1896.
Karl H. T. Hizzy
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