Les livres, quelque soit le domaine, ouvrent des portes vers d’autres univers, d’autres connaissances ou d’autres lieux propres à l’auteur. Une connexion qui va du lecteur à la source de toute nouvelle pensée. La littérature avec ce qu’elle porte d’humanité ne saurait échapper à la règle. Les multiples facettes abordées à la rencontre de l’autre et de soi; confirment le dépassement des mots et du verbe. Un élan de liberté qui parfois choque ou laisse perplexe le lecteur confortable dans la limite de sa vision des choses.
Le roman « L’Heure Hybride » de Kettly Mars s’invente une fois de plus, pas de trop surtout, le regard inquisiteur d’une plume témoin de son temps. Une satire sociale tiraillée entre le quotidien des milliers de gens à travers un seul (Rico) et la prostitution. Une parenthèse ouverte qui ne s’est pas refermée depuis sa publication en 2005.
Si le roman a reçu le Prix Senghor de la Création Littéraire en 2006 et défie la chronique de l’époque; l’histoire ne cesse toutefois de se contraster avec une fenêtre ouverte sur la liberté de soi.
Roland Barthes dans “leçons” publié par l’édition Seuil en 1978 disait que “le réel n’est pas représentable mais que l’écrivain s’évertue quand même à faire dire aux mots ce qui leur échappe”
Un constat qui prend tout son sens dans la vie de Jean François Eric L’Hermitte “Rico” le personnage principal qui se remette en question pour son soudain attirance homosexuel.
Regard
Cet espace imaginaire, cette construction de désirs et de peurs, cette liberté de dire et de peindre d’un regard ce profil de toute une tranche de la réalité sociale; confère à “L’Heure Hybride” cette singularité d’être une porte ouverte sur la vie et ses orientations.
Controverse autour du champ exploré. Vision remise en question ou le parcours d’un personnage imaginaire semblable à plus d’un. L’Heure Hybride s’érige encore aujourd’hui au Cœur d’une réalité qui devient de plus en plus chaotique. Et l’homme qui se cherche dans toutes les voies possibles.
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C’est l’histoire d’une mère, d’un fils, de la vie, de Félix avec sa radio mais surtout du dur devoir d’exister et de vivre. De la liberté d’aller jusqu’au bout et l’infini possibilité de s’ouvrir. Homosexuel ou pas; Rico nous dira tout simplement; que la vie est belle aussi.
Francois Nedje Jacques
Féru de la culture et de littératures fantastiques; Pour Nedje le livre est une porte ouverte sur soi et sur le monde avec des couleurs et des zestes d’espoir. Opérateur culturel, il croit fermement qu’un plus large accès à l’information et à la culture contribuera fortement à l’équilibre de notre monde!